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27 mars 2018

Antisémitisme, ouvrir l’abcès (Exmed)

                         

 

   Antisémitisme, ouvrir l’abcès

   Le journal Le Monde du 27 mars 2018 relate le sordide assassinat d’une vieille dame de confession juive. Bien entendu, c’est insoutenable. Pourtant la condamnation comme l’indignation ne vont pas assez loin. Pourquoi sommes-nous profondément et depuis si longtemps antisémites ? Qu’ont donc les gens bercés par la culture hébraïque qui nous fait si cruellement défaut ? Une certaine facilité à s’intégrer au plus haut niveau dans leurs lieux d’exil, avec de brillantes réussites dans les professions accessibles. C’est un fait. D’où la croyance populaire fausse que tous les juifs sont riches, sous entendu parce qu’ils nous volent.


    Personne ne semble prendre en compte que le judaïsme impose à ses fidèles d’envoyer leurs enfants à l’école. Respect absolu du savoir et culture inconditionnelle des livres, de tous les livres sans exception. Sauf anomalie mentale grave, tous les enfants juifs depuis plus de deux mille ans savent lire et ont soif d’apprendre. Ceux qui leur en veulent tant peuvent-ils en dire autant ? Non.


   Voilà cette supériorité de l’esprit jamais démentie que nous ne parvenons pas à digérer. Lisons sous cet angle d’attaque les élucubrations pseudoscientifiques de Gobineau et les pamphlets fétides du docteur Destouches notre confrère, alias Céline. L’abcès de la haine à mort des juifs est toujours là. Il est maintenant collecté et n’attend plus qu’un bistouri pour que le pus s’écoule. La lame de la connaissance d’une culture dont nous sommes tous les enfants et dont nous ignorons pratiquement tout  depuis plus de 2000 ans ! Mobilisons nos neurones de 2018.

François-Marie Michaut,

CO d’Exmed 28-29 mars 2018

8 commentaires:

  1. Notre société est malade.

    Elle est malade car les croyances font de plus en plus la loi.
    Quand j'écris croyances je ne la réduis pas aux croyances religieuses mais à toutes les croyances dont celle dans la science qui sauve.

    Les croyances ne seraient pas problématiques si elles ne s'accompagnaient pas d'intolérance.
    La croyance peut tuer mais bien moins que quand elle s'accompagne d'intolérance.

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  2. Je partage votre diagnostic sur l'état de santé de notre société.
    Vous détectez comme étiologie la dictature croissante - à vos yeux- de toutes les croyances.
    Existe-t-il un moyen thérapeutique de sortir de cette ornière mettant tôt ou tard en péril notre espèce Sapiens ?
    Et bien oui. Il porte un nom, c'est la connaissance. Auscultons juste les mots. CROIRE (credire), c'est faire crédit. Donner quelque chose de valeur avec le ferme espoir d'être remboursé avec un substantiel intérêt.
    CONNAITRE, c'est naitre avec. Une naissance à une autre dimension de la vie. C'est autrement fort, non ?
    J'ai bien envie de creuser la question dans une LEM à venir, si cela intéresse quelqu'un.
    FMM

    PS : très bien de mettre sur le même plan toutes les croyances, qu'elles soient religieuses ou idéologiques d'autres sources, dont la science.

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  3. Je ne partage absolument pas votre optimisme.

    Vous dites qu'il suffit d'avoir accès à la connaissance, à connaître.
    N'est-ce pas une croyance de votre part?

    En effet, nous vivons une époque où l'accès aux connaissances est la plus facile qu'elle ne l'a jamais été et cela grâce à internet.
    Vous êtes d'une génération proche de la mienne et vous savez que pour connaître ne médecine il fallait aller dans une bibliothèque universitaire pour consulter livres et revues.
    Or aujourd'hui toute les connaissances sont disponibles pour chacun, au bout d'un clic.

    Or malgré cela les croyances de toutes sortes se développent.
    C'est bien que le moyen thérapeutique de la connaissance est inefficace contre les croyances.

    Qui plus est, chacun de nous peut faire l'expérience qu'apporter la connaissance ne permet pas de lutter efficacement contre les croyances.
    Comment se fait-il qu'aujourd'hui il y ait encore des créationnistes si la connaissance suffisait?
    Comment se fait-il qu'il y ait tant de meurtres au nom de religions monothéistes, si la connaissance suffisait.
    Comment se fait-il qu'il y ait une telle croyance dans les vaccins et leur innocuité si la connaissance suffisait?
    J'arrête là ma liste à la Prévert.

    C'est bien parce qu'il n'y a aucune thérapeutique contre les croyances que celles-ci se développent ainsi, malgré notre monde si "connaissant".

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  4. Très intéressant ce débat.
    La capacité de fabriquer des croyances est une caractéristique évidente de notre espèce Sapiens (1). Chacun de nous ne cesse de fabriquer des croyances ( machin est un héros, machine est un monstre, mes enfants sont des génies/nullités, ma religion etc...).
    Sans doute, un besoin physiologique comme la faim ou l'envie de faire pipi. Cela n'a pas de sens de vouloir éradiquer les croyances.
    La connaissance est toujours construite sur une croyance mise en question. Toute interdiction de mise en question d'une croyance signe la mort de la connaissance.
    Je ne peux prétendre commencer à connaitre quelque chose que si j'ai pris conscience que j'avais une certaine croyance de cette chose. C'est de ma discussion interne des informations que je peux récupérer dans les écrits ou le web encore bien plus vaste que nait ma connaissance. Devenant ainsi une croyance dès que je la mets en question, comme le fait si bien toute science.
    Donc, ne pas confondre l'empilement plus ou moins ordonné des informations, leur mémorisation de force par la machine académique dans les esprits les plus compliants avec la connaissance. Un jeune diplômé de médecine - ou toute autre chose- ne connait rien : il a juste acquis le droit de commencer - pas trop dangereusement- à connaître. Je me répète : à naitre comme soignant reconnu.
    (1) Grand merci à MG de m'avoir fait connaitre le livre homonyme de Yuval Noah Harari que je lis en ce moment. Pour lui, c'est notre grand moteur.

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  5. "La connaissance est toujours construite sur une croyance mise en question"

    Je suis surpris par cette affirmation.

    La connaissance c'est passer de l'inconnu au connu.
    Il n'y a pas d'intervention d'aucune croyance la dedans.
    Un enfant qui apprend n'a aucune croyance préalable.

    Il semble que dans le terme connaissance vous mettiez des notions préalables que moi je ne mets pas.

    Pour moi connaître ce sont des faits inconnus jusqu'alors que j'intègre.

    PS : J'ai en effet été "ébloui" par la lecture de SAPIENS et souhaite que d'autres le soit aussi.

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  6. Quitte à être un peu long, il me faut répondre point par point au dernier commentaire :

    MG : "La connaissance est toujours construite sur une croyance mise en question"
    Je suis surpris par cette affirmation.

    Fmm : Nos organes des sens nous envoient en permanence des messages avec lesquels nous nous faisons un récit personnel ( du genre le soleil comme la lune se lève ou se couche) que je nomme croyance.

    MG :La connaissance c'est passer de l'inconnu au connu.

    Fmm : OK, mais comment se fait-il qu'on puisse accéder à l'inconnu par une autre voie que ce que nous avons déjà dans la tête généralement modelé par notre culture ambiante ?

    MG :Il n'y a pas d'intervention d'aucune croyance la dedans.
    Un enfant qui apprend n'a aucune croyance préalable.

    Fmm : Archimède entrant dans son bain était vraiment persuadé de peser aussi lourd que quand il faisait sa sieste bien à l'ombre. Croyance.
    Tout enfant a un chic fou pour se faire son récit du réel, sans lequel il ne peut vivre : on ne part jamais de zéro.

    MG : Il semble que dans le terme connaissance vous mettiez des notions préalables que moi je ne mets pas.

    Pour moi connaître ce sont des faits inconnus jusqu'alors que j'intègre.

    Fmm : Oui, je donne au mot connaissance une valeur forte. Le naitre avec de co naissance. Naitre à des univers sur lesquels je ne pouvais avoir, comme tout le monde que des croyances plus ou moins farfelues.
    Sans perdre de vue que toute connaissance, les plus réputées intouchables comprises, doit absolument être testée et triturée dans tous les sens. Sinon, intégration comme vous dites, ou pas, on reste bloqué au stade de la croyance. Je vois comme un enchainement historique obligatoire des deux stades CROYANCE-CONNAISSANCE-CROYANCE-CONNAISSANCE etc... jusqu'à ce qui adviendra au bout du compte.

    Pardon d'avoir été si bavard...

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  7. Pourquoi vous excuser?
    L'expression de la courtoisie, sans doute.
    C'est devenu si rare de nos jours.

    Vraiment intéressant votre point de vue.

    Merci

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  8. Avec plus de 20 ans de pratique des échanges écrits numériques ( début avec le minitel !), j'ai constaté la vitesse avec laquelle les dérapages verbaux se produisaient. En soi, rien de grave mais le résultat - parfois recherché par quelques pervers - est que cela détruit la plateforme d'échange en faisant fuir les gens censés.
    Bon, on ne donne pas le nom d'expression médicale à un truc sur internet par pur hasard. L'absence techniquement obligatoire de tout le langage non verbal (intonation, gestuelle, mimique, débit etc...) doit être corrigé en permanence. Courtoisie, peut-être après tout !

    Confession personnelle : ne retiennent mon attention que les points de vue qui font jaillir des questions... Je zappe mentalement les affirmateurs définitifs.

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